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Fiche séisme de l'édition "Observations Sismologiques : Sismicité de la France en 1997, 1998 et 1999"


 

Séisme du 3 octobre 1999

Nord nord-ouest de Châteauroux (Indre)

Heure
en temps universel :
20h03mn
en temps légal :
22h03mn

Magnitude
RéNaSS : 3,7 ML
LDG : 3,7 ML

Coordonnées
RéNaSS
lat : 46,97° N
long. : 1,15° E
profondeur : 15 km

LDG
lat. : 47,1° N
long. : 1,23° E
profondeur : 2 km

BCSF
lat. : 47,06° N
long. : 1,21° E
profondeur : 5 km

Carte sismotectonique

Localisation

Dans la soirée du dimanche 3 octobre 1999, à 22h03 (heure légale), un séisme de magnitude locale 3,7 (RéNaSS) s'est produit au NW de Châteauroux dans le département de l'Indre et Loire (37). Cet événement n'a pas été suivi de réplique dans les semaines qui ont suivi. La localisation BCSF qui place le séisme sur la commune de Loche-sur-Indrois semble la meilleure car elle prend en compte le plus de stations avec la meilleure couverture azimutale. La localisation du LDG se situe environ 6 kilomètres plus au nord, et celle du RéNaSS, une quinzaine de kilomètres vers le SSE.

Sismicité régionale

La Région Centre-Ouest connaît une activité sismique modeste mais significative. Après l'Arc alpin, la Chaîne pyrénéenne et le Fossé rhénan, elle est la quatrième zone la plus active en France, du point de vue de la sismicité historique. Dans un rayon de 100 km autour du séisme du 3/10/1999 (ML=3,7), on compte dans le passé 3 séismes destructeurs d'intensité épicentrale (Io) MSK=VII-VIII : le séisme de 1579 dans les environs de la Châtre (Berry), celui de Sainte Maure en 1657 (Touraine) et celui de Loudun en 1711 (Poitou), Lambert et coll. (1998).

Contexte sismotectonique

Le séisme du 3 octobre 1999 (ML=3,7) s'est produit à l'extrémité SE du massif Armoricain et au NW du massif Central, ces deux massifs appartenant à l'ancienne chaîne hercynienne. Dans la région épicentale du séisme, l'épaisseur de la couverture sédimentaire mésozoïque atteint près de 1000 m (voir par exemple planche 2a, Grellet et coll., 1993). L'hypocentre du séisme est donc très probablement situé dans le socle.
Cet événement est peut-être lié au rejeu de l'extrémité SE d'un des accidents de la zone de faille hercynienne sud armoricaine. De l'étude des mécanismes au foyer disponibles (Nicolas et coll., 1990 ; Grellet et coll., 1993), il ressort que les contraintes tectoniques horizontales sont les contraintes compressives moyenne et minimum (ou distensive) orientées respectivement NW-SE et NE-SW. D'ouest en est, on passe d'une déformation actuelle de type décrochante-distensive (dextre selon les accidents NW-SE hérités de l'orogenèse hercynienne), à distensive.

D'après la carte sismotectonique de la France de Grellet et coll. (1993), les indices de déformation récente les plus proches ont été détectés à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest, au sud-est et à l'est. Ceux-ci sont principalement associés à des failles normales décrochantes d'orientation NW-SE et des failles normales d'orientation NW-SE à N-S.

Références citées

  • Grellet, B., Combes Ph., Granier Th. et Philip H., Sismotectonique de la France Métropolitaine dans son cadre géologique et géophysique, Mém. Soc. géol. Fr, n°164, 1993.
  • Lambert, J., Levret-Albaret, A., Cushing, M. & Durouchoux, C., Mille ans de séismes en France, Catalogue d'épicentre, paramètres et références, Ouest Edition, Presses Académiques, 80 pp., 1998.
  • Nicolas, M., Santoire, J.P. & Delpech, P.Y., Intraplate seismicity: new seismotectonic data in Western Europe, Tectonophysics, 179, 27-53, 1990.

 
Données
macrosismiques
Intensité
maximale : IV
formulaires
collectés : 210

Calculs sur
l'isoséiste
d'intensité III
825 km2
33100 habitants
29 communes
21 réponses
à l'enquête

Dégâts signalés
3 communes

Tableau des
intensités
par commune

Carte isoséiste

Enquête macrosismique

Menée dans les trois départements de l'Indre, du Loir-et-Cher, et de l'Indre-et-Loire, l'enquête macrosismique du BCSF du 4 octobre a montré clairement que le séisme a été assez peu perçu par la population.
Les SIDPC ont fait diffuser les questionnaires d'enquête auprès des mairies, des gendarmeries et des casernes de sapeurs pompiers dans un rayon d'une quarantaine de kilomètres autour de la région épicentrale. Le retour des formulaires a été effectif dans sa totalité le 7 janvier 2000. Le BCSF a reçu pour les 3 départements 210 réponses dont 28 positives (le séisme a été perçu) et 179 négatives (le séisme n'a pas été ressenti).
Le séisme a été globalement peu ressenti en lieu clos (20 réponses sur 28), et le plus souvent non reconnu immédiatement comme un tremblement de terre (20 réponses sur 28).
L'intensité IV a été observée dans certaines communes de la région épicentrale (entre Loches et Lucay-le-Male). L'isoséiste III a été estimée sur un rayon d'environ 20 km.

Les témoignages ne rapportent aucune panique de la part des habitants qui semblent avoir été, dans de rares cas seulement, un peu effrayés. Une perte d'équilibre a été notée sans précision de la situation de la personne.
23 formulaires signalent des effets sur les objets. Parmi ceux-ci, 50% des réponses sont des vibrations d'objets, de vitres ou vitrines, dont 25% aux étages supérieurs.
50% des 23 formulaires signalent des craquements de poutres et de planchers. Un seul formulaire souligne des battements de portes et fenêtres (étages supérieurs) sans dégât particulier.
Les animaux domestiques ont été peu réactifs à ce phénomène et n'ont été signalés nerveux que dans la région épicentrale d'intensité IV.
22 réponses sur les 28 positives reçues signalent un bruit lors de la secousse. Ces bruits sont décrits comme des grondements souterrains ou aériens.
Dans le département de l'Indre, il a été fait mention de dégâts dans 3 communes : Beaulieu-les-Loches, Beaumont-Village et le Liège, principalement quelques fissures de murs, intérieurs ou extérieurs.

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